Le Niphatrogleuma wildbergeri, le mille pattes qui vient du froid.

Librement adapté à partir de [1] par Alain Jeanmaire.

Mais qui est-il?

Le Niphatrogleuma wildbergeri est un mille-pattes qui a été remarqué pour la première fois en 1977 au Tsanfleuron et au Rawil. Vous pourrez peut-être vous aussi le rencontrer sous terre, dans les grottes froides d'altitude (entre 2000 et 2600m) en Valais comme en France comme par exemple dans la région du Lapi di Bou (col du Sanetsch, entre Sion et Gsteig, Suisse).

Une sombre histoire chez les Niphatrogleuma wildbergeri

Un individu ayant été trouvé mort dans une grotte du Lapi di Bou par Miguel Borreguero, on l'a ressorti pour faire une autopsie et déterminer si il s'agissait d'une mort naturelle ou suspecte. Malheureusement, vu la faible taille de l'animal (1cm de long, 1mm de diamètre), nous avons dû faire appel à deux spécialistes: J.-P. Mauriès pour découvrir l'identité du cadavre (à savoir un Niphatrogleuma wildbergeri, nommé ainsi car le premier ancêtre connu de cette famille a été récolté par A. Wildberger) et d'autre part à Y. Weideman pour effectuer l'autopsie au microscope électronique à balayage.
Voici déjà la victime vue de face. Elle ne porte pas de trace de coups et son air innocent et candide porte à croire qu'elle n'a pas souffert au moment de sa mort.
Niphatrogleuma de face
Une autre prise de trois quarts ne montre aucune autre trace de sévices corporels. Niphatrogleuma de trois-quarts
Le contenu de l'estomac indique que la victime avait mangé de l'argile à son dernier repas, ce qui semble être son régime alimentaire habituel, comme en atteste la présence de nombreuses crottes en forme de bâtonnets d'environ 1,5 mm de longueur pour quelques dixièmes de millimètres de diamètre sur la paroi.
Un autre mille-pattes a été découvert vivant sur une paroi de glace de la galerie à plus de 2m du premier rocher, s'éloignant du corps de la victime. Malheureusement, la glace n'ayant pas gardé de traces, l'individu a été relâché.
En l'absence d'autres preuves, la mort est considérée comme naturelle, peut-être due au froid.

Bibliographie

Des articles à caractère plus scientifique ont également été publiés dans les revues suivantes:
[1]BORREGUERO M. 1999. Revue Stalactite, "Niphatrogleuma wildbergeri Mauriès, 1986: avant-premier état des lieux" (à paraître)
[2]BERNASCONI R. 1994. Suisse (Schweiz / Svizzera). In: Encyclopaedia biospeologica, Tome I, Ch. Juberthie et Vasile Decu éd., Soc. de Biospéléologie, Moulis - Bucarest.
[3]BIGOT J.-Y. 1992. Un biotope perturbé par l'exploration, le gouffre du Grand Cor (Fully, Valais), Grottes & Gouffres N° 123.
[4]MEYSSONNIER M., AELLEN V., STRINATI P. 1987. Faune souterraine du département de la Haute-Savoie, Emergences spéléo Rhône-Alpes, num. spéc. 1, Comité spéléologique régional Rhônes-Alpes, Lyon.
[5]WILDBERGER, A. 1985. R2 oder Gouffre des Mille-pattes. Reflektor 6 (1).


Dernière modification: 24 octobre 1998
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